Elevage
des animaux polygastriques |
CHAPITRE VI : L'ALIMENTATION
L'alimentation des ruminants domestique repose
essentiellement sur l'utilisation des ressources naturelles
des pâturages, de quelques produits et sous produits agro-industriels
et de compléments minéraux. La valeurs des pâturages est très
variable. Pendant la période active de la végétation, les
pâturages abondent et sont riches. Par contre, ils se raréfient
et deviennent pauvres avec l'arrivée de la sécheresse, en
élevage traditionnel. Les aliments destinés aux animaux sont
multiples ; entre autre , on peut citer : l'herbe de pâturage,
principal aliment des ruminants, les tourteaux (arachide,
coton, coprah etc.…), le maïs, le mil, le sorgho, le riz,
les tubercules, les fruits, les farines de poissons, les fanes
(arachide, soja) les pailles (maïs, mil …). La valeur énergétique
d'un aliment est représentée par l'unité fourragère (UF) équivalent
à l'apport d'énergie que peut fournir un kg d'orge, de mil
ou de riz.
I - Valeur nutritive et équivalent fourrager
L'unité fourragère est représentée par la
qualité d'énergie que peut fournir un kg d'orge, de sorgho
ou de riz. Un kg de riz a la même valeur nutritive que l'orge
autrement dit un kg (Padis) distribué à un animal adulte peut
entraîner le même graisse qu'un kg d'orge. La valeur nutritive
de tous les aliments du bétail sera donc, exprimée en unité
fourragère U.F. 1 kg d'orge = 1 U.F.
Une bonne herbe de pâturage peut valoir 0,15
U.F/kg. Il faudra donc, 1kg/0,15 de cette herbe pour fournir
1 Uf soit environ 6,66 de cette herbe pour autant qu'un kg
d'orge ou de riz.
Ce chiffre 6,66 représente l'équivalent fourrager
de l'herbe, c'est à dire qu'il faut 6,66 kg d'herbe pour libérer
1 UF comme un kg d'orge. 0,15 kg est la valeur nutritive de
l'herbe c'est à dire la qualité d'énergie que libère 1 kg
d'herbe.
Ce système d'évaluation est commode pour calculer
une ration en fonction des aliments dont on dispose, en fonction
des besoins des animaux en énergie et en fonction de la capacité
de leur estomac. Il existe des tables de composition indiquant
la valeur de chaque aliment en UF.
Valeur nutritive de quelques aliments
Herbe fraîche de pâturage 0,15 U.F.
Foin de qualité moyenne 0,40 U.F.
Ensilage 0,15 U.F.
Fanes d'arachide 0,50 U.F.
Sorgho 0,03 U.F.
Manioc 0,15 U.F.
Tourteau de Palmiste 0,98 U.F.
Tourteaux d'arachide 1,1 U.F.
Drêches de brasserie 0,18 U.F.
Lait 0,30 U.F.
Pailles 0,20-0,35 U.F.
Graine de coton 0,40 U.F.
2- Les Nomes alimentaires
2-1 Quelques définitions
Ration alimentaire : c'est la quantité d'aliment
distribuée dans une journée à un animal. En effet, bien nourrir
les animaux consiste à leur fournir en quantité et en qualité
les éléments nutritifs nécessaires pour assurer leurs besoins.
Besoin d'entretien : Energie nécessaire pour
assurer le fonctionnement de l'organisme, et pour la production
de la chaleur nécessaire au maintien de la température interne.
Besoin de croissance : C'est la ration nécessaire pour assurer
la fabrication des tissus et des os.
Besoin de production : (gestion, lactation,
travail, viande laine… etc.) C'est la ration nécessaire pour
assurer convenablement les différents productions de l'animal.
Fourrage : On appelle fourrage, toute partie
de la plante, à l'exception des graines et racines, consommées
par l'animal, en particulier les herbivores domestique.
Pâturage naturel : est appelé pâturage naturel,
toute formation végétale, composée d'éléments spontanés pour
la plupart. On parle de pâturage artificiel quand les éléments
composant la population végétale sont pour la plupart des
espèces domestiquées et introduites par l'homme.
2-2 Principes alimentaires
L'aliment peut-être défini comme toute substance
naturelle non toxique qui a des propriétés nutritives c'est
à dire qui apporte à l'organisme les différents éléments(énergie,
matière azotée, matière minérale, vitamine etc.) qui lui sont
nécessaires. Les aliments apportent plusieurs substances divisées
en principes alimentaires. On a :
l'eau, les minéraux, les glucides, les lipides, les protides,
les vitamines, etc …
a- L'eau
C'est un composant essentiel de tous les être
vivants. Son rôle est important : dilution des substances,
élimination des déchets, composant des sécrétions, protection
mécanique des organes (yeux, fœtus). Un manque d'eau dans
l'organisme entraîne un amaigrissement pouvant aller de 20%
à 38% de poids vif avec une conséquence pouvant conduire à
la mort. La prise de l'eau peut-être direct (eau de boisson)
ou indirect (eau contenue dans les aliments).
Besoins en eau des animaux
|
ZEBU |
TAURIN |
Petits ruminants |
Saison Pluvieuse |
10 - 23 L |
7 - 19 L |
Très peu D'eau |
Saison Sèche |
12 - 28 L |
12 - 25 L |
2 à 5 Lselon l'état physiologique |
Ces besoins sont complétés par la teneur en
eau des fourrages qui varie de 8 à 78% d'eau. D'une façon
générale, on considère que les besoin moyen en eau des bovins
sont de 40 l par jour et de 3 litres supplémentaires par kg
de lait produit. L'eau de l'alimentation des animaux est fournie
sous deux formes. Une forme apparente qui est l'eau de boisson
et l'autre inapparente qui est l'eau entrant dans la composition
des aliments (herbe à 40 %d'humidité). Ceci oblige alors l'éleveur
à tenir compte de la nature des aliments pour déterminer la
quantité d'eau de boissons à fournir aux animaux.
Les minéraux
Les plus importants sont : Le calcium et le
phosphore dont leur manque dans l'organisme provoque des troubles
graves connus sous le nom de rachitisme. Le calcium et le
phosphore de l'organisme ne sont fixés qu'en présence de la
vitamine D. Les normes sont de :
Bovin
calcium : 5 g / 100 kg PV et 3g/kg de lait produit
Phosphore 3 g/ 100 kg PV et 1,5 g de lait produit
Caprin et Ovin 0,5/ 10 kg et 4 - 5g/ l de
lait pour le calcium 0,3 g/ 10 kg et 4 -5 g/ l de lait pour
le phosphore.
Le chlorure de sodium (Na Cl) ou sel de cuisine
dont l'absence rend fragile la santé, avec baisse de la productivité.
La teneur des aliments en sel augmente l'appétit des animaux
et favorise leur engraissement. Les qualités x de sel recommandées
sont :
Bovin : 12 g/ tête(UBT) ou 5 g/100kg de P.V.
en plus 2 g/kg de lait produit.
Petits Ruminants : 0,50 g/ 10kg de P.V. et
2 g/ l de lait.
La distribution de sel et d'autre minéraux
(Ca et P) peut se faire en mélange aux aliments ou sous forme
de bloc appelé " pierre à lécher ". Notons toutefois qu'une
très grande quantité de sol consommé entraîne des troubles
graves pouvant conduire à la mort.
b- Glucides, lipides et protides
Ces trois principes fournissent tous de l'énergie
nécessaire au fonctionnement des appareils, au maintien de
la température interne, à la formation de la graisse (glucides)
et à l'augmentation de la masse cellulaire (protéines) .
c- Les vitamines
Les vitamines sont de produits complexes
retrouvées en très faible quantité ou sous forme de trace
dans certains aliments. Leur absence ou insuffisance dans
la ration est appelée carence (avitaminose). Il existe plusieurs
vitamines mais nous allons étudier les plus important pour
les ruminants, il s'agit des vitamines A, D et E.
Vitamine A : nécessaire pour la vision, la croissance des
jeunes, la reproduction, et la résistance des muqueuses.
La vitamine D ou anti-rachitique joue un rôle important dans
la fixation des minéraux (Ca et P) et dans la bonne formation
du squelette.
La vitamine E est très indispensable pour la production.
3- Les besoins alimentaires
L'utilisation des aliments pour le bétail
est conditionnée par deux facteurs importants : la valeur
fourragère exprimée en UF et la teneur en matière azotées
digestibles (MAD) de l'aliment. On retient pour l'entretient
des animaux les normes suivants en M.A.D et U.F.
Espèces
|
BOVINS
|
OVINS
|
CAPRINS
|
Poids en Kg
|
100
|
150
|
200
|
250
|
300
|
350
|
10
|
15
|
20
|
30
|
20
|
30
|
40
|
MAD
|
60
|
90
|
120
|
150
|
180
|
210
|
60 à 70 g / U.F. / J
|
U.F.
|
1.2
|
1.6
|
2
|
2.3
|
2.6
|
2.9
|
0.26
|
0.33
|
0.38
|
0.17
|
0.50
|
0.57
|
0.60
|
Ces besoins sont généralement couverts en
saison de pluies par l'herbe jeune pas trop vieille des pâturages.
Mais, pendant la saison sèche, l'herbe vieillit et est sans
valeur nutritive appréciable. Alors, il faut intervenir en
apportant des suppléments à l'animal. Les jeunes en croissance
auront besoin autant de supplément azoté qu'énergétique plus
que les adultes. Pour toute production de l'animal, aux besoins
d'entretien s'ajoutent d'autres besoins de production. Ainsi
la ration d'un animal tiendra compte de sa production.
Le tableau de la page suivante nous donnera
une idée sur les besoins des animaux exprimés en UF selon
les productions. Aux jeunes qui ont pour leur croissance d'assez
de protéines, on donnera des aliments riches en MAD dont voici
la liste de quelques-uns :
Besoins des animaux exprimés en UF et MAD
(en g) selon les productions
Besoins
|
BOVINS
|
OVINS
|
UF
|
MAD (en g)
|
UF
|
MAD (en g)
|
Entretien
|
100 kg--1,2 UF
150 kg--1,6 UF
200 kg-- 2 UF
250kg--2,3 UF
300kg--2,6 UF
300kg--2,9 UF
|
0,6g/Kg de PV/j
|
10kg - 0,26 UF
15kg - 0,33 UF
20kg - 0,38 UF
30kg - 0,47 UF
40kg - 0,53 UF
|
0,6g / Kg PV
ou
60 - 70 g/ UF
|
Croissance
|
6 à 12 mois :2,1UF 12 à 18mois :2,7
UF 18 à 28mois :3-3,2U
|
100-130 g / UF
80-100 g / UF
80 g / UF
|
1mois - 1,6 UF
2 mois - 2,1UF
3 mois - 2,7UF
+ de 3 mois - 3,8UF
|
120 g / UF 100 g / UF 80 g / UF 60-80
g /UF
|
Gestation (sensible en dernière période)
|
7è mois : 0,25 UF
8è mois : 0,50 UF
9è mois : 0,75 UF
|
100 g /UF
|
3è-5è mois- 0,2 UF
|
50 g /j
|
Travail
|
Léger : 1,3 UF
Fort : 3,5 UF
|
0,7-0,8 g/ Kg PV
|
-
|
-
|
Lactation
|
0,40 UF/ kg lait
|
60 g /kg de lait
|
0,6 UF/ Kg lait
|
120 g/ Kg de lait produit
|
engraissement
|
3- 4,5 UF selon l'âge par kg de gain
|
0,7- 0,8g/ Kg PV ou 80-120g/ UF dans
la ration totale
|
4 -5,5UF selon l'âge et par kg de
gain
|
1,3 à 1,8g / Kg de P.V
|
4- Les réserves fourragères
La valeur alimentaire des fourrages s'abaisse
de façon notable s'ils n'ont pas été utilisés au moment optimal.
Ils sont transformés en paille de faible valeur énergétique
et ne contiennent plus d'azote digestible. Il y a donc intérêt
à récolter au moment optimal les fourrages non utilisés par
les animaux pour mettre en réserve. Pour se faire, on distingue
deux méthodes de conservations : · le foin ou conservation
par voie sèche · l'ensilage ou conservation par voie humide
a) Le foin
On appelle foin, l'herbe de prairie naturelle
ou artificielle fauchée séchée et stockée à un taux de 80
à 90% de matière sèche (MS). Le fourrage est fauché tôt le
matin et séché dans un courant d'air suffisant. La fauche
a lieu pour les graminées au stade début épiaison et pour
les légumineuses ou stade bourgeonnement. La valeur nutritive
du foin est sensiblement égale à celle du fourrage au moment
de la récolte.
b) Ensilage
L'ensilage est l'obtention d'un fourrage
avoisinant le vert dans l'anaérobiose totale. Il consiste
à conserver du fourrage humide en lui gardant une valeur nutritive
élevée. Il peut -être également défini comme étant un produit
de l'alimentation du bétail provenant des fourrages humides
conservés en silo-fosse et transformés par fermentation. La
fabrication consiste à couper le matériel végétal au stade
optimal comme pour le foin. Il est ensuite introduit dans
la fosse de dimension variable qui doit se remplir en 1 à
3 jours. Il est ensuite fortement compacté pour chasser totalement
l'air. Au cours du remplissage de la fosse sont épandus les
agents de conservation à savoir :
· Le sel de cuisine 4 à 5 kg par tonne
· Mélasse 15 à 20 kg par tonne. La fosse est ensuite recouverte
d'une bâche sur laquelle on verse du sable ou de la terre
pour obtenir une fermeture parfaite. Pendant la saison sèche,
le silo est ouvert et le fourrage est pris verticalement.
Aussitôt après une prise il doit être refermé hermétiquement.
N.B. Toute distribution de l'ensilage nécessite
un complément minéral à cause de son action déminéralisante.
5- Production fourragère
Tout comme l'effort indispensable pour la
réalisation des réserves fourragères, une action pourra être
envisagée ayant pour objectif de réduire les périodes critiques
d'affouragement et de produire en situation favorable des
fourrages à forte productivité et riches en éléments nutritifs
: c'est la culture fourragère, qui peut revêtir plusieurs
formes : celle de la prairie temporaire et celle de la prairie
permanente. La plantes pérennes cultivées constituent des
prairies ou parcelles fourragères permanentes elles peuvent
être broutées ou fauchées.
Exemple : Leucaena, acacia. Les prairies temporaires
durent une saison, voire une année et sont exploitées par
fauche pour une distribution en vert ou sous forme de foin
ou d'ensilage aux animaux pour pâture directe. Voici quelques
essences fourragères et leur mode de mise en place .
Essences |
Mise en place |
Densité (cm) |
Andropogon gayanus Pennissetum sp. Panicum maximum Cynodon
sp.
Brachiaria sp.
Cadjamus cadjan Pueraria
Centrosoma ubescents Stylosanthès humilis Leucaena leucocéphala
|
Eclat de souche
Eclat de souche
Eclat de souche
Eclat de souche
Eclat de souche
Semis
Semis
Semis
Semis
Semis |
40 x 40 ou 50 x 50 cm 50 x 50 cm
50 x 50 cm
50 x 50 cm
50 x 50 cm
10-15 kg/ ha
3-5 kg
3-5 kg
4-5 kg
3-4 kg ou repiquage |
SUITE
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