www.devenet.org
Ressources agricoles
Ressources animales
Environnement et eau
femme et développement
Fréquence développement
Boîte à outils
Sous l'arbre à palabre

Services DEVENET
A propos de DEVENET
Publier sur DEVENET
Devenir Point-contact
Passer une annonce ...!
Plan du site
Pour nous contacter !
Pour nous soutenir !
Nos partenaires
Abonnez-vous à la
lettre d'Info DEVENET
retour page d'accueil
Reproduction du contenu autorisée. Prière mentionner DEVENET comme source.
Conçu et développé par
www.rifod.org
Dernière mise à jour
00/00/02
La plate-forme de communication et de formation sur le développement durable en Afrique
La fabrication de foin au Sahel et en Savane en Afrique de l'Ouest et Centrale

SOMMAIRE

I) L'idée et la nécessité du foin
II) La proposition et l'enracinement du foin chez les éleveurs
III) La pratique du foin
IV) L'utilisation du foin
V) L'importance de la vulgarisation de l'idée du foin pour le développement socio-économique du Sahel

 

I) L'idée et la nécessité du foin

Le Sahel et la Savane en Afrique de l'Ouest connaissent une saison de pluies qui dure de juin à octobre. Durant ces 5 mois l'herbe verte peut être disponible. Les animaux qui la consomment sont relativement productifs par rapport à leur potentiel génétique. Mais dès novembre l'herbe devient de la paille (sans vie) et les animaux n'ont que cette paille pour s'alimenter jusqu'en juin. Cette période morte est celle qui grève les productions des animaux et même leur survivance. Cela a toujours existé et l'idée de récolter l'herbe verte nutritive, de l'apprêter pour la conserver tout en lui préservant ses vertus nutritives, ne s'est pas installée au Sahel et en Savane.

Quelques techniciens européens l'ont tenté bien avant les indépendances mais leurs tentatives sont restées confinés dans les stations de recherches et fermes pilotes. Ils n'avaient pas maîtrisé la manière de transmettre le message de sorte qu'il soit bien reçu et mis en pratique.
Mais les sécheresses de 1973 et 1984 ont modifié l'élevage et les mentalités des éleveurs traditionnels. Quelques-uns sont devenus plus ouverts, plus réceptifs, plus désireux d'enrichir leurs pratiques de l'élevage.

C'est à la circonstance des effets cumulés des sécheresses de 73 et de 1984 que l'idée de faire du foin est remontée dans les consciences et a été tentée à une large échelle et directement avec des éleveurs pratiquants. L'idée s'est depuis imposée comme une évidence et comme une nécessité. Il est devenu évident qu'au moment où l'herbe est la plus nutritive et la plus abondante, il faut la récolter à la plus grande quantité possible, la traiter par le séchage direct par le soleil et la stocker là où elle conserve l'essentiel de ses qualités nutritives.

II) La proposition et l'enracinement du foin chez les éleveurs

La proposition de produire du foin a été faite aux éleveurs en rapport direct avec l'objectif constant de tout éleveur : avoir du lait tous les jours et un troupeau qui se multiplie bien et qui grandit. Le lait nourrit, soigne, modère, solidarise, énergétise, enrichit et honore. Les naissances sont toujours des moments de joie, d'émerveillements, d'espérance. Le lait comme base quotidienne et les naissances régulières, constituent deux facteurs certaines de vie heureuse et d'évolution réussie. Les éleveurs connaissent bien tout cela et lorsqu'on leur a expliqué que le foin engendrait du lait tous les jours toute l'année et des naissances régulières, ils ont accepté de tenter cette opération sans dérobade. Le suivi qui a été mis en place pour les soutenir a permis d'obtenir en deux ans des résultats très convaincants…

Bien qu'ayant vite compris l'idée, les éleveurs se sont posées au moins quatre grandes questions :

1) Si tout le monde se met à faucher de l'herbe pour en faire du foin est ce qu'il restera au bout de quelques années, assez de semences pour pousser en herbes ?
2) Est-ce que l'on peut faucher pour nourrir 100 animaux ?
3) Comment faire pour protéger l'herbe du broutage et du piétinement des animaux et pouvoir la faucher avec de bons rendements ?
4) Est-ce que l'on pourra vendre du lait si tout le monde en produit toute l'année ?

A ces 4 questions, les réponses ci après ont été données.

Reproduction des semences et régénération des pâturages

- Il y a des gisements inépuisables de semences d'herbes dans la terre et des fauches répétées en un lieu n'empêchent pas le même sol de se recouvrir d'abondantes herbes les années suivantes.
- Il y a aussi que le vent d'une part, le ruissellement des eaux d'autre part sont des pourvoyeurs réguliers de semences d'herbes.
- Les animaux par leurs déjections, approvisionnent les sols en semences herbagères.
- Il y a aussi la possibilité de laisser des bandes d'herbes non-fauchées pour qu'elles fructifient et déposent leurs fruits.
- Enfin, si tout cela ne suffit pas, on peut récolter des semences fourragères et les ensemencer à la volée, en poquets ou en raies sur le terrain choisi, immédiatement après la première bonne pluie d'hivernage.

Production de foin en grande quantité

Nourrir 100 animaux avec le foin est possible. Il y a 4 facteurs à posséder et à maîtriser :

- Un espace riche et étendu permettant de produire des herbes qui donneraient un bon rendement en foin.
- Un instrument de fauche rapide et performant. Pour une centaine d'animaux, 10 faucheurs avec leurs faux et une motofaucheuse peuvent récolter de quoi suffire à leur alimentation en saison sèche.
- Un instrument de transport rapide et pouvant porter de grands volumes. La charrette hippomobile à 4 roues est tout à fait appropriée. Mais en attendant son acquisition, des enfants en grand nombre et rendus joyeux par des cadeaux (bonbons) peuvent être très efficaces, et cela constitue une éducation précoce pour eux pour cette pratique.
- Une infrastructure de stockage qui met ce foin à l'abri des intempéries (soleil, vents, poussières et pluies…) et des prédateurs (animaux, insectes, etc…).

Protection des cultures par la haie vive

Pour que l'herbe ne soit pas endommagée et gênée dans sa croissance par le broutage et le piétinement des animaux, il faut la protéger. Cela est possible avec du grillage, du bois mort ou une haie vive qui, parmi ces alternatives, est la plus avantageuse. L'arbuste Ziziphus spinachristi est le plus indiqué. Ses fruits sont délicieux pour les humains et les petits ruminants. Ses branches flexibles et épineuses s'entrelacent bien pour constituer une sorte de maille qui arrêtent les animaux. Sa germination est très facile et sa croissance est très rapide, en 2-3 ans il est déjà assez grand pour constituer une barrière. C'est en plus un arbuste reconnu par le christianisme , l'islam, et certaines pratiques culturelles en Afrique comme symbolisant la limite, la barrière.

Commercialisation de produits laitiers

Si les éleveurs produisent tous du lait et toute l'année, l'écoulement de ce lait se fera par sa transformation dans des laiteries et fromageries régionales. Les villes sont partout dans le monde des consommateurs insatiables de lait et de produits laitiers. Un pays comme le Nigeria peut consommer à lui seul toutes les productions des pays du Sahel du Sénégal au Tchad. Avec une production régulière et importante de lait, les éleveurs sont dans la meilleure position pour ne pas être affamés, ne pas être pauvre, ne pas être malade, ne pas être déméritants, ne pas être dépendants.

III) La pratique du foin

1) L'acteur

Celui qui produit du foin est une personne qui a de la perspective, qui anticipe, qui a le sens de la continuité, de la régularité, de la constance. Avec ces qualités, une personne peut facilement se développer et développer d'autres. La pratique du foin est un révélateur du caractère des individus et de leur potentiel plus ou moins fort à se développer. Pour être un bon travailleur, il lui faut :

-Connaître pour pouvoir agir
-Savoir observer pour connaître mieux et davantage
-Etre travailleur pour concrétiser
-Etre calme pour supprimer toute agressivité
-Etre rigoureux, persévérant pour tout surmonter
-Etre appliqué, soigné, fin pour tout qualifier
-Aimer son travail dans ses différents embranchements pour tout imprégner de bienveillance, s'y plaire et s'y maintenir.

C'est à l'occasion des formations que l'éleveur prends conscience et connaissance de cela. Ces qualités de travail sont donc nécessaires pour toute entreprise que l'on veut installer ou faire progresser.

2) Le terrain à foin

Le terrain pour produire du foin doit être choisi avec beaucoup de soin de sorte à amortir et réguler tous les débordements et toutes les pénuries agroclimatiques. Le terrain doit partir au moins du centre d'un bas-fonds de ruissellement des eaux et s'étendre perpendiculairement à ce bas-fonds jusqu'aux parties hautes. Ceci a l'avantage de garantir toujours une production sur les parties hautes quand il pleut trop, sur les bas-fonds lorsque les pluies sont insuffisantes et irrégulières. Le deuxième avantage est que les herbes sont diversifiées, celles qui poussent dans les bas-fonds sont différentes de celles qui poussent en hauteur. L'étagement du terrain du bas-fonds vers la crête permet donc d'avoir différentes espèces fourragères. Le troisième avantage est que ces différentes variétés d'herbe sont bonnes à faucher à des périodes différentes, ce qui allonge le temps de fauche en le répartissant sur 30 à 60 jours selon les terrains et les variétés d'herbes qui y poussent.

Le terrain doit être préparé pour donner aux herbes les meilleures conditions pour se développer et aussi pour faciliter et bien rentabiliser la fauche. Il faut donc :

-Délimiter et piqueter la parcelle · Défricher et désoucher en ne conservant que les grands arbres ( fruitiers ou qui ont une autre utilité) s'ils existent
-Enlever tous les cailloux, les souches et les troncs d'arbres · Clôturer avec les branchages des arbres de défrichement
-En faire un lieu de séjour nocturne des animaux afin qu'ils y déposent leurs déjections qui sont une très bonne fumure
-Dès la première bonne pluie, épandre à la volée les semences d'herbes qu'on aimerait faucher. Il faut auparavant les avoir ramassées dès après leur fructification.

3) Les herbes à faucher

Les déclarations des éleveurs, les analyses bromatologiques et les effets des foins sur les animaux qui les ont consommé s'accordent sur les herbes ci-après comme les meilleures :

Noms scientifiques
Noms en fulfulde
Panicum laetum
Brachiaria ramosa
Cenchrus biflorus
Penisetum pedicelatum
Rottbella exaltata
Ipomea vagans
Dactyloctenium aegyptium Andropogon gayanus
Alysicarpus ovalifolius
Alysicarpus glumaceus
Zornia glochidiata
Penisetum typhoïdes (mil) Echinochloa stagnina
Pagguri
Farduko
Kebbe
Bogodollo
Niele
Layndi
Burgel
Dayye
Sinkaare
Bunndiya
Dengeere
Gawri
Burgu

Il y a des herbes qui sont vivaces et qui se prêtent aux cultures fourragères. Les plus réussies dans la pratique généralisée des cultures fourragères par les membres de l'APESS sont le siratro (Macroptilium atropurpureum) et l'Andropogon gayanus.

SUITE ET FIN


Précédent suivant Fermer Imprimer Haut de page

 


Zoom sur
- Répertoire - Meilleures pratiques - Kiosque DEVENET - Agenda des rencontres
Coin des annonces - Liens utiles - Nos archives