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Les plantes utiles à la lutte contre l'érosion

SOMMAIRE

  • Augmenter la durée de vie des ouvrages antiérosifs
  • Les plantes herbacées
  • Les arbustes
  • Les arbres
  • Quelques conseils pour l'implantation des végétaux
  • La récolte des semences
  • La mise en place de la bande enherbée
  • L'entretien de la bande enherbée
  • Le cas des diguettes en terre
  • L'exemple des euphorbes
  • Le cas des arbustes et des arbres
  • Mise en place des plans en sachets et entretien des plantations
  • Les possibilités de semis direct
  • Les intérêts de la végétalisation
  • Les limites de la végétalisation

Toutes les expériences en matière d'aménagement et d'application de techniques antiérosives ont butté sur les problèmes d'entretien et de pérennité des ouvrages réalisés :

- les diguettes de diversion du Groupe Européen pour la Restauration des Sols (GERES), construites entre 1960 et 1964, ni entretenues, ni végétalisées s'érodent et disparaissent au fil des années ;
- les cordons pierreux vulgarisés depuis quelques années sont souvent recouverts de terre et de sable et ne ralentissent plus le ruissellement.
- Quelle que soit la technique utilisée, les ouvrages physiques en pierres ou en terre sont amenés à disparaître à plus ou moins brève échéance. Leur entretien régulier permet d'accroître leur durée de fonctionnement, mais c'est surtout la végétalisation qui peut pérenniser les dispositifs antiérosifs.

Augmenter la durée de vie des ouvrages antiérosifs

Les végétaux semés et plantés, en se développant, constituent en deux à cinq ans une barrière naturelle ralentissant le ruissellement.

Les plantes herbacées

Implantées en bandes parallèles suivant les courbes de niveau, les plantes herbacées permettent de diminuer la vitesse de la lame d'eau ruisselante et de favoriser son infiltration. Elles servent de filtre où se déposent les éléments fins et la matière organique. Les plantes herbacées les plus intéressantes sont pérennes (vivaces), car elles ont un rôle antiérosif dès les premières pluies, mais ne nécessitent pas d'être semées chaque année. On peut citer :
- les andropogons ( Andropogon gayanus principalement) ;
- le cenchrus ciliaris ( plante fourragère importée d'Australie)
- les stylosanthes ( légumineuses moins résistantes à la sécheresse que les graminées précédentes).

Les arbustes

Plantés ou semés en aval des diguettes, ils ont un effet stabilisant et un effet de brise-vent. Ils diminuent l'érosion éolienne et l'évapotranspiration. les espèces refusées par les animaux (euphorbes, jatropha) sont faciles à implanter par repiquage mais peu appréciées par les paysans. Les espèces appréciées (acacia, prosopis, ziziphus, piliostigma, bauhinia…) doivent être protégées pendant les premières années; ces espèces sont appréciées par les paysans car elles produisent du fourrage, des fruits et du bois.

Les arbres

Plantés dans les parcelles aménagées, le long des diguettes ou des cordons pierreux, à une densité de 20 à 40 arbres par hectare, les arbres ont une influence favorable sur le milieu :
- Par la remontée d'éléments chimiques des couches profondes du sol ;
- Par la fixation de l'azote de l'air et l'enrichissement du sol par les feuilles des espèces légumineuses comme les acacia ;
- Par la fourniture de bois qui diminuera les prélèvements sur les espèces non cultivées ;
- Par la fourniture de fruits (karité, néré, tamarinier) pour les hommes et gousses pour les animaux.

Quelques conseils pour l'implantation des végétaux

Le cas des herbacées : l'exemple de l'andropogon gayanus Nous reprenons ici les éléments principaux concernant l'implantation de bandes enherbées en amont des diguettes.

La récolte des semences

Elle se fait en Octobre- Novembre (après la saison pluvieuse) lorsque les épillets tombent à terre. Dans des zones riches en andropogon, il suffit de balayer les semences et de les mettre en sacs ; une demi-journée de travail suffit.

La mise en place de la bande enherbée

Pour augmenter le pouvoir germinatif des semences d'andropogon, il faut scarifier ces semences ; on les frotte dans le sable humide et on les y laisse 12 heures avant de les semer. On sème le mélange de sable et de semences à la volée, en amont des diguettes, sur une largeur de 40 à 80 cm. Il est utile de matérialiser cette zone avec des pierres qui délimitent un " couloir " où le paysan ne sèmera pas et ne sarclera pas. Le semis se fait après une grosse pluie sur le sol travaillé. Avec un seau de 20 litres de semences scarifier et de sable, on sème à la volée 100 mètres de bande enherbée en une demi-heure. On recouvre les semences de terre avec les pieds et on tasse un peu.

L'entretien de la bande enherbée

Il ne faut pas sarcler la bande enherbée. Pour favoriser le tallage et le développement du système racinaire qui doit permettre à l'andropogon de passer la saison sèche, on coupe l'andropogon à 20 cm de haut, à la faucille ou à la machette. Si on observe des " manques ", on peut ressemer ou repiquer des boutures issues de touffes d'andropogon déjà bien établies.

Le cas des diguettes en terre

Après construction de la diguette, il faut ensemencer ou repiquer des herbacées afin de stabiliser la terre. Il est préférable d'implanter les végétaux sur la moitié inférieure amont de la diguette, là où la terre est humide mais où il n'y a pas d'excès d'eau. En aval et sur le sommet de la diguette, la terre reste sèche et l'implantation des herbacées sera difficile.

L'exemple des euphorbes

Euphorbia balsamifera ( berna) est un arbuste très facile à bouturer et refusé par les animaux, qui a un rôle antiérosif très net : il suffit d'observer la fixation des sols par les haies d'euphorbes mises en place dans certaines régions sahéliennes. Dans les conditions qui prévalent généralement dans ces régions ( faible pluviométrie, divagation des animaux et surpâturage ), si aucun moyen de protection ne peut être assuré contre les animaux, l'euphorbe est la seule plante arbustive qui peut se développer et former une haie vive. Les boutures de 50 cm de longueur sont récoltées cinq jours avant leur mise en place sur une haie d'euphorbes proche de la parcelle. Cette période de dessiccation des boutures favorise leur reprise. La plantation peut se faire juste avant la saison des pluies, en sol sec. Une tranchée d'une profondeur de 20 cm est ouverte à la daba en aval du cordon pierreux ou de la diguette en terre. Les boutures sont mises en place à un écartement de 20 cm ( 500 boutures pour 100 mètres). L'entretien est limité : il suffit de repiquer des bouture en cas de manque et de tailler à la machette si la haie devient enhissante les années suivantes.

Le cas des arbustes et des arbres

En s'entourant de précautions pour protéger les plantations des animaux ( grillage, ou mieux, mise en défens), on peut conseiller la mise en terre de plants en sachet de différentes espèces. Les arbustes suivants peuvent être plantés à un écartement de 2 mètres entre eux, en aval des cordons pierreux ou des diguettes en terre : Acacia senega (gominga en mooré), Acacia nilotica ( peguenega), Bauhinia rufescens (tipoïga), Acacia seyal (gompelga) piliostigma reticulatum (bagandé), ziziphus mauritiana ( muguninga) Prosopis juliflora. Des arbres peuvent être implantés en aval des diguettes tous les 5 mètres. Cela équivaut à 60 arbres par hectare. On gardera les 40 plus beaux lorsqu'ils auront une taille adulte. L'Acacia albida est le plus propice aux cultures. D'autres arbres utiles sont envisageables : tamarinier, néré, prunier (sclerocaria birrea) neem, eucalyptus.

Mise en place des plans en sachets et entretien des plantations

Etant donné leur coût, il est essentiel d'observer une bonne mise en place des plants en évitant de casser le pivot et les racines du jeune arbre. La plantation devra être précoce, lorsque la saison des pluies est bien installée. Ainsi, les arbres profiteront pleinement des pluies d'août et septembre (temps de pluies abondantes). Environ un mois après la plantation, il faut sarcler autour des plants. On peut à cette occasion creuser une micro demi-lune qui favorisera le stockage de l'eau favorable à la croissance de l'arbre.

Les possibilités de semis direct

Des essais de semis direct d'acacia holosericea et piliostigma reticulatum (bagandé) se sont montrés intéressants. Les graines sont traitées à l'acide sulfurique concentré pendant 30 mm pour favoriser la germination. Le taux de levée est généralement bon (de 50% à 90% selon les espèces), mais les jeunes pousses ont souvent du mal à résister à la première saison sèche. Trois conditions favorisent la survie des jeunes arbres : un semis précoce, le sarclage des pieds durant le cycle culturel pour éviter l'étouffement par les herbes et un travail du sol minimal avant semis pour favoriser l'enracinement.

Les intérêts de la végétalisation

Des végétaux aux multiples utilisations : Les intérêts de la végétation sont multiples. En premier lieu, la végétation pérennise les ouvrages antiérosifs et donc améliore pour plusieurs années la production agricole. Les produits tirés de ces végétaux jouent un rôle économique important :
- très rapidement, la production d'andropogon d'une seule parcelle aménagée peut suffire aux besoins d'une famille et même fournir des revenus par la vente de secco ou fournir du foin pour les animaux ;
- arbres et arbustes fournissent des fruits, du bois et même du fourrage ;
- toutes ces plantes favorisent l'entretien de la fertilité du sol ; les feuilles tombées à terre s'y décomposent et l'érosion éolienne est limitée.

Les limites de la végétalisation

Des problèmes pratiques Si la confection des cordons pierreux ou des diguettes filtrantes rencontre une forte mobilisation des villageois, il n'en est pas de même pour les travaux de végétation et de plantation. Quatre contraintes rendent difficile la diffusion des pratiques présentées ci-dessus. Tout d'abord, le temps disponible en juillet pour réaliser ces travaux est très limité, du fait d'une forte concurrence avec les sarclages et les semis des cultures. Ensuite, les disponibilités en matériel végétal pour la plantation et le repiquage sont souvent faibles. Les villageois peuvent -ils être autonomes pour la production de plants d'arbres ? Par ailleurs, les végétaux implantés rentrent en concurrence avec les cultures. Le paysan aime semer au bord des diguettes, là où le sol est toujours humide. Enfin, la réussite des plantations et des semis reste aléatoire du fait de la divagation des animaux dans presque tous les villages et des périodes de sécheresse durant la saison des pluies.

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