www.devenet.org
Ressources agricoles
Ressources animales
Environnement et eau
femme et développement
Fréquence développement
Boîte à outils
Sous l'arbre à palabre

Services DEVENET
A propos de DEVENET
Publier sur DEVENET
Devenir Point-contact
Passer une annonce ...!
Plan du site
Pour nous contacter !
Pour nous soutenir !
Nos partenaires
Abonnez-vous à la
lettre d'Info DEVENET
retour page d'accueil
Reproduction du contenu autorisée. Prière mentionner DEVENET comme source.
Conçu et développé par
www.rifod.org
Dernière mise à jour
00/00/02
La plate-forme de communication et de formation sur le développement durable en Afrique
Gestion et restauration de différents types de pâturages en zone Sahélienne

SOMMAIRE

I- INTRODUCTION

II- QUELQUES TECHNIQUES DE RESTAURATION ET DE REGERATION DU MILIEU NATUREL
1- LA MISE EN DEFENS
2- AUTRES TECHNIQUES DE RESTAURATION DU MILIEU

III-QUELQUES MESURES DE GESTION RATIONNELLES DES PATURAGES

I- INTRODUCTION

Les pâturages sahéliens connaissent deux contraintes fondamentales que sont la sécheresse et la surexploitation. En effet, les travaux de TOUTAIN et DEWISPELAERE (1978) ont fait ressortir l'état de dégradation parfois avancé de la végétation naturelle dans les régions où la pression humaine de même que la charge en bétail sont les plus fortes. D'autre part la succession d'années particulièrement sèche depuis 1972 après des décennies de bonnes pluviométrie, a créé des conditions naturelles très difficiles de survie et de régénération pour les végétaux.

Les conséquences sont sensiblement les mêmes pour toutes les formations, mais à des degrés différents suivant la sensibilité de chacune d'elles. ainsi, on note :
-un appauvrissement de la flore ligneuse et herbacée et éventuellement un changement de dominance au profit d'espèces particulièrement adaptées aux conditions difficiles ;
-une diminution de la densité du tapis herbacé et de sa productivité, suivie de l'apparition ou de l'extension de plage sans végétation ;
-une disparition du tapis herbacé suivie dans certains endroits dune mortalité parfois spectaculaire et désolante des ligneux.

Au regard de ces contraintes, il s'en suit une inadéquation entre les ressources disponibles et les besoins du cheptel en progression arithmétique. Des mesures s'avèrent donc nécessaire pour la satisfaction de ces besoin et la sauvegarde de l'environnement.

Pour apprécier l'ampleur de la dégradation, une actualisation des données existantes sur les pâturage sahélien est un préalable. Ainsi, à défaut d'une couverture de l'ensemble du Sahel, divers projet et structure de recherche intervenant dans le domaine des ressources naturelles ont mené des études ponctuelles et à l'échelle du terroir dans des zones précises.

L'INERA pour sa part, a effectué des études d'évaluation des potentialités pastorales sur les terroirs de Katchari (province du Seno ), de Menegou (province de l'oudalan) et de Touremba (province du Soum). Les résultats présentés ici concernent les deux premiers terroirs.

La méthodologie a consisté en la combinaison de deux approches parfaitement complémentaires : - la télédétection à partir de l'image SPOTXS pour la stratification de la zone d'étude ; - l'enquête phytoécologique de terrain pour la caractérisation de l'état actuel de la végétation.

Unité
Type de sol
Recouvre- ment végétal (%)
Espèces dominantes
Valeur Pastoral
Productivité (kg de MS/ha)
Capacité de charge (ha/UBT/an)
Principaux problèmes rencontrés
Niveau de dégradation
Action possibles
Glacis pierreux gravillonnaire
Limono-sablo gravillonaire
10-25
Schoenefeldia gracilis cenchrus biflorus Acacia raddiana
3-18
500
13
érosion hydrique
état 4
mise en défens de longue durée. intervention mécanique et ensemencement
Glacis limoneux induré
limono sableux
0-1
Schoenefeldia gracilis
-
-
-
érosion hydrique croûte de battance
état 4
mise en défens de longue durée. Intervention mécanique et ensemencement
Glacis limoneux
limono sableux
10-50
Schoenenefeldia gr. Panicum laetum Acacia raddiana Balanites aegyptiaca
3-22
600
10.86
formation de ravines et de rigoles, mortalité des ligneux
état 3
mise en défens de courte durée. accompagnée ou non d'un travail du sol et ensemencement
Glacis sablo-limoneux
sablo
limoneux
45-70
Schoenenefeldia gracilis Aristida adscecions Brachiaria distychophyl. Acacia raddiana Balannites aegyptiaca Acacia laeta
30-35
1200
5.43
érosion hydrique et écolienne
état 2 et 3
protection contre les érosions par la mise en place de système anti-érosifs (cordons pierreux. diguettes. impluvium..)
ensablements
Sableux à sablo-limoneux
55-80
Eragrostis tremula Shoenefeldia gracilis Alysicarpus ovalifocilis Balanites aegyptiaca Acacia albida Ziziphus amauritiana
37-43
1500-2000
3.26-4.34
érosion hydrique et éolienne forte pression des cultures
état 2
fertilisation et mise en place de systèmes anti-érosifs
Dune
Sableux
60-80
Aristida sieberana Cenchrus biflorus Digitaria horizontalis Leptadenia pyrotechnica Balanites aegyptiaca Combretum glutinosum
30-50
1500-2000
3.26-4.34
Erosion éolienne
Etat 1 et 2
Fixation de la dune par la plantation d'espèces pérennes (Andropogon gayanus)
Talweg et dépression
limono argilo sableux
75-90
Panicum latent Sporolus sp Schoenefeldia gracilis Acacia seyal Acacia nilotica Combretum micranthum
20-40
1200-2000
3,26-5,43
Surexploitation, changement de dominance des végétaux
Etat 1 et 2
Respect de la charge instantanée surtout en période de croissance des herbacées, ensemencement d'espèces caractéristiques en disparition. Respect des modes d'émondage appropriés
Bas fond
argilo limono sableux
50
Dieteropogon hagelopii Sporobolus sp Mitrgyna inrmis Balanites aegyptiaca Diospyros mespiliformis
20
2500
2,6
ensablement
Etat 1
Plantation dans les berges d'espèces pérennes (Andropogon gayanus). Lutte contre l'émondage inapproprié
mare
argileux
90-98
Echynochloa stagnia Oryza sp Cyperus sp
79
5000
1,3
Tarissement, ensablement
Etat 1
Installation de brise vent dans les berges

Etats de dégradation d'après TOUTAIN ET DEWISPELAERE (1978)
- Etat 1 : bon état du tapis herbacé et de la strate ligneuse ;
- Etat 2 : début de dégradation ; tapis herbacé éclairci et strate ligneuse stable ;
- Etat 3 : dégradation importante ; tapis herbacé discontinu et mortalité de quelques ligneux ;
- Etat 4 : dégradation très avancée ; tapis herbacé très réduit ou disparu et de nombreux ligneux morts ou disparus.

La pluviométrie moyenne annuelle enregistrée sur 20 ans est de 415 mm à Dori et de 350 mm à Gorom-Gorom. Les précipitations s'étalent de juin à septembre.
Sur le plan édaphique, trois grands ensembles sont à retenir :
- les squelettiques superficiels qui couvrent 58,7 et 30,8 % respectivement du terroir de Katchari et de Menegou. Le recouvrement herbacé est inférieur à 50 %et la productivité est en moyenne de 500 kg / ha avec une fourchette de £ à 1000 kg de MS /ha. Ces zones présentent une instabilité qui associée à l'exploitation intensive surtout en année sèche font évoluer la végétation vers des faciès de dégradation.
- les sols des surfaces plus ou moins planes, profonds, sableux à légèrement limoneux couvrent environ 35 % des deux terroirs. Le tapis herbacé dense par endroit peut atteindre 75 % de recouvrement avec une productivité de l'ordre de 1500 -2000 kg/ha de MS. Ces zones de bonnes potentialités sont exploitées intensément pour les cultures.
- les sols sablo-argilo-limoneux des dépressions et bas-fonds qui représentent environ 9 % du terroir de Katchari et 33 % de celui de Menegou sont les plus productive (1500-2500 kg / ha de MS). Très fortement exploitées surtout en saison des pluies à cause de la disponibilité en eau et de la précocité de l'herbe, ces zones connaissent le plus souvent une prolifération d'espèces peu ou pas appétées, et parallèlement une baisse de la contribution des espèces de bonne qualité fourragère.


La figure suivante donne une estimation du nombre de bovin que différents types de pâturages peuvent supporter par an et par hectare.

CAPACITE DE CHARGE /UNITE DE PARTURAGE (ha / bovin / an)

GIPG : glacis pierreux gravillonnaires
GIL : glacis limoneux
GISL : glacis sablo-limoneux
ENS : ensablements
T Dep : talwegs et dépressions
Basf : bas-fond

Au regard des contraintes soulignées, des actions particulières sont à entreprendre pour la restauration et une exploitation judicieuse des parcours sahéliens. Il a été démontré en effet que les écosystèmes sahéliens présentent une grande plasticité et une réelle capacité de régénération. Une bonne gestion peut déclencher une reconstitution et en particulier la régénération d'espèces pastorales

II- QUELQUES TECHNIQUES DE RESTAURATION ET DE REGERATION DU MILIEU NATUREL

1- LA MISE EN DEFENS

C'est la méthode la plus utilisée pour la restauration du milieu naturel. Elle consiste à soustraire la végétation de toute exploitation pendant un temps donné. La technique courante est la confection de clôture grillagée ; d'autre techniques telles que la haie morte et la combinaison haie morte-haie vive sont réalisables, mais nécessitent une surveillance permanente. Des résultats souvent probants au bout de deux ans de protection sont observés aussi bien au niveau du tapis herbacé que de la strate ligneuse. Cependant, cette capacité de régénération dépend des potentialités du milieu (sol peu dégradé) et de la strate ligneuse. Ainsi, dans certains cas l'effet de la sécheresse à été beaucoup plus marqué celui des déséquilibres socio-économiques. La durée de protection varie en fonction de l'état de dégradation.

Les effets constatés sont : - enrichissement en espèces par l'apparition et l'extension de plantes rencontrées dans des situations plus humides. - amélioration nette de la production de graminées annuelles (2.5 à 3 fois supérieur selon TOUTAN 1980). - régénération spectaculaire des ligneux (en cas de présence d'adultes matures) surtout des espèces peu tolérantes au bétail. Difficultés rencontrées - coût de mise en place très prohibitif pour les producteurs, - en cas de remise en exploitation, la durée efficace et suffisante n'est pas encore clairement définie ; - la mise en repos doit couvrir au moins deux saisons de pluies pour permettre la constitution des semences. Pour des sols très dégradés, il faut environ 5 ans. - elle nécessite une gestion stricte et doit être organisée avec l'ensemble des utilisateurs des pâturages de la zone concernée.

La mise en défens est souvent associée à un travail préalable du sol, ce qui permet d'accélérer le processus de régénération.

2- AUTRES TECHNIQUES DE RESTAURATION DU MILIEU

Elles consistent en un travail du sol pour améliorer l'infiltration d'au (augmentation de la réserve en eau du sol) et favoriser ainsi la reconstitution du couvert végétal.
1-Le sous-solage : il consiste en un passage d'une sous-soleuse travaillant à une profondeur de 25 à 60 voir 90 cm le long des courbes de niveau. L'effet sur l'augmentation de la production végétale herbacée est global et progressif de la 1ère à la 3e année où la végétation est plus abondante le long du passage des dents. C'est un procédé satisfaisant quand bien même il augmente l'hétérogénéité de la couverture herbacée.
2-Le hersage : c'est le passage d'une herse fortement chargée dans le sens perpendiculaire à la pente. Il conduit à une homogénéisation apparente du tapis herbacé, mais sans une amélioration sensible de la production végétale totale. De plus l'effet n'est pas prolongé (ne dure que l'année suivante seulement). Il convient aux sols peu dégradés.
3-Le" zaï " : c'est une technique consistant à un ensemencement de graines de ligneux ou de graminées dans des trous faits par sous-solage croisé à la charrue. Il peut être accompagné du paillage, ce qui améliore son efficacité.
4-Le paillage : il retient l'eau et diminue l'évaporation ; souvent associé au labour du sol. L'augmentation de la production fourragère est conséquente.
5-Les diguettes anti-érosives disposées le long des courbes de niveau et les impluviums en demi-lune disposé en quinconce freinent le ruissellement de l'eau, retiennent le sol et les graines, favorisant création d'un couvert végétal.

Ces techniques sont à adapter aux différents types de sols en fonction du dégradation. Dans certains cas elles doivent être combinées à un ensemencement pour permettre une augmentation rapide du potentiel fourrager.

III-QUELQUES MESURES DE GESTION RATIONNELLES DES PATURAGES

L'utilisation durable des ressources agro-pastorales passe par une gestion raisonnée des parcours. Il est indispensable de comprendre les systèmes d'exploitation actuels des parcours afin de faire une proposition pour une organisation des producteurs exploitant les mêmes parcours. Des actions doivent être menées en synergie pour l'accroissement de la production animal et la sauvegarde de l'environnement :

- Le respect de la capacité de charge des différentes unités de pâturage ; éviter des charges instantanées élevées surtout en période de croissance des plantes annuelles ;
- L'organisation de l'exploitation par des rotations entre les types de parcours ; ce qui permettrait à la végétation de se reconstituer entre deux séances de pâture ;
- L'ouverture de zones actuellement sous exploitées par la levée des facteurs limitatifs (par exemple aménagement de pointe d'eau, l'ouverture des pistes à bétail) ;
- La prévention de la dégradation par la mise en place de système anti-érosifs (impluvium, cordon pierreux , diguettes..) dans les zones les plus vulnérables ;
- La constitution de banque fourragère par la coupe et la conversation de fourrages. Les foins de graminées sont souvent d'une faible valeur nutritive car coupés le plus souvent tardivement ; pour l'amélioration de cette valeur nutritive ainsi que celle de la paille de céréales (couramment stockée), le traitement à l'urée devra être envisagé.
- La valorisation des cultures fourragères surtout d'espèces locales bien appréciées (Alysicarpus ovalifolius. Andropogon gayanus) dans les champs ou sur les parcours naturels. La pratique devra être faite de sorte qu'elle n'entrave pas les activités agricoles :pour Andropogon gayanus, faire les éclats de souches au moment du démariage dans les espèces inter champs. *pour Alysicarpus ovalifolius, faire le semis à la volée après le premier sarclage. - La lutte contre l'émondage inappropriée des arbres et la plantation d'arbres fourragers par l'aménagement de pépinières villageoises ; une mention particulière devra être accordée à l'espèce Pterocarpus lucens qui a beaucoup souffert de la sécheresse et de l'exploitation intensive.
- La complémentation raisonnée de certains animaux (vaches allaitantes et les animaux affaiblis) au moment adéquat.
- L'organisation des marchés à bétail pour le déstockage et des organisations paysannes des animaux en années de mauvaises pluviométries.
- La mise en place d'un système d'alerte précoce greffé à celui sur les céréale, afin que les mesures urgentes puissent être rapidement mises en place en cas de nécessité. Autres travaux en cours dans le domaine de la gestion des pâturages à l'IN.E.R.A.
- Contribution à la régénération des pâturages à (mise en défens. Travail du sol. Ensemencement) ;
- Etude d'allocation des charges animales en fonction des potentialités du milieu pour une gestion durable des ressources naturelles.
- Corrélation entre le type de sol, la pluviométrie et la capacité de charge, et variabilité inter annuelle de la production primaire.

Source : Programme Production Animale- INERA - Burkina Faso O.H. SANON


Précédent suivant Fermer Imprimer Haut de page

 


Zoom sur
- Répertoire - Meilleures pratiques - Kiosque DEVENET - Agenda des rencontres
Coin des annonces - Liens utiles - Nos archives