Sommaire
- LES CARACTERISTIQUES DE LA PLANTE
- QUELQUES CONSEILS POUR LES PAYSANS
- LA FERTILISATION LES INTERETS DE LA CULTURE
- LES LIMITES DE LA CULTURE
Il est la deuxième céréale
cultivée après le mil. Le sorgho est très
apprécié par les consommateurs, surtout dans
le sud de la province. C'est aussi une culture bien adaptée
aux bas-fonds. Pour avoir des renseignements détaillés
sur la culture du sorgho, les lecteurs pourront s'adresser
au centre régional de promotion agro-pastorale (CRPA)
ou à l'institut d'études et de recherches agricoles
(INERA) au Burkina Faso.
LES CARACTERISTIQUES DE LA PLANTE
Une plante exigeante en eau
Le sorgho est plus exigeant que le mil
en eau et en éléments fertilisants ; on lui
réservera les sols bien pourvus en eau durant la saison
des pluies. Son cycle est plus long que celui du mil. Le sorgho
craint surtout l'échaudage en fin septembre, c'est
à dire le dessèchement des fleurs avant formation
des grains. Le sorgho vient bien sur sol sablo-argileux, argilo-
sableux et argileux et sur certains sols gravillonnaires bien
pourvus en argile. Il supporte très mal les sols sableux
que l'on résevera au mil. En bas-fond, les variétés
locales comme le sorgho noir supportent un engorgement temporaire
d'un ou deux jours lorsqu'elles dépassent 50 cm de
hauteur. Si les inondation sont trop fréquentes, le
sorgho meurt ou donne de petites panicules. On étudiera
dans ce cas la possibilité de cultiver du riz.
QUELQUES CONSEILS POUR LES PAYSANS
L'amélioration de la parcelle
Pour cette culture exigeante en eau,
les aménagements sont indispensables lorsqu'on l'implante
hors d'un bas-fond. En bas-fond, des aménagements tels
que des digues filtrantes sont généralement
prévus pour le riz.
La préparation du sol
Le sorgho répond bien au labour
même en bas-fond. Dans ce cas cependant, le paysan préfère
semer directement car le sol argileux du bas-fond est difficiles
à labourer avec des bufs trop faibles et il s'humidifie
rapidement après quelques pluies. On labourera de préférence
les parcelles de sorgho au sol compact, en bordure de bas-fond,
et qui ont du mal à s'humaecter en début de
saison des pluies.
Le semis
Les semences
Les semences doivent être désinfectées
au thioral. En effet, le sorgho est sensible au charbon couvert.
On conserve pour que les panicules indemnes de charbon.
La densité
On observe trop souvent en milieu paysan
une faible densité de poquets à la récolte,
réduisant de fait les rendements. Toutes les variétés
de sorgho sont semés à 0,80 m x 0,40 m, ce qui
donne 31.250 poquets par hectare. Trois pieds par poquet,
cela donne à la récoltes plus de 90.000 panicules/ha.
Ceci est très net car le sorgho ne talle pas. Les variétés
à paille courte peuvent être semées plus
denses .
La date de semis
Les variétés de bas-fond
de 120 jours seront semées le plus tôt possible,
fin mai début juin. A partir du 1er juillet, on évitera
de semer du sorgho, sauf les variétés précoces
de 90 jours que l'on peut utiliser jusqu'au 15 juillet.
Le demariage, le ressemis et le repiquage
Une bonne densité est un gage
de réussite de la culture du sorgho. Comme pour le
mil, le démariage du sorgho est une opération
cruciales à effectuer 15 jours à trois semaines
après le semis. On gardera trois pieds par poquet.
Comme le sorgho ne talle pas, il faut essayer d'obtenir en
début de cycle une bonne densité de plants.
Pour cela, un ou des ressemis précoces dont indispensables.
Bien que peu pratiqué au yatenga, le repiquage de sorgho
est possible et a de grandes chances de réussite, sauf
en cas de sécheresse prolongée. Il faut donc
attendre fin juillet début août que la saison
des pluies soit bien installée et repiquer après
une grosse pluie supérieure à 30 mm, en procédant
comme pour le mil.
L'entretien des cultures
Le premier sarclage doit être
effectué précocement 20 jours après le
semis surtout en bas-fond où l'enherbement étouffe
les jeunes pousses. Le deuxième sarclage doit être
effectué 20 à 30 jours après le premier.
En bas-fond, il est surtout nécessaire de faire un
troisième sarclage. Lorsque le terrain n'est pas trop
engorgé, on peut effectuer les deux sarclages avec
la houe-manga. Pour limiter l'enherbement en bas-fond, on
peut faire , sur les premières petites pluies de juin
un labour superficiel avant de semer. Le buttage est inutile
en bas-fond, mais intéressant sur les pentes. Le striga
est un ennemi du sorgho. La mise en jachère d'une parcelle
infectée permet d'éliminer ce parasite, mais
cette pratique est devenue difficile au Yatenga faute de terres
disponibles. Pour limiter l'invasion du striga, on peut chaque
année l'arracher lorsqu'il fleurit et ensuite le brûler.
LA FERTILISATION
La fumure minérale
Le sorgho répond bien à
la fumure minérale lorsqu'il est cultivé dans
de bons sols bien drainés, sans excès d'eau.
Une production de 1 tonne/ha de grain et 5 tonnes/ha de paille
exporte, si paille et grain sont tout deux sortis de la parcelle
:
- 35 Kg d'azote (N) par hectare ;
- 14 Kg de phosphore (P) par hectare ;
- 43 kg de potasse (K) par hectare.
Pour des problèmes de rentabilité
économique, on conseillera les doses suivantes pour
le yatenga:
- 100 kg ha d'engrais NPK dans les sols bien pourvus en eau
;
- 50Kg/ha d'engrais NPK dans les terrains à risque,
pouvant sécher plus vite fin septembre. On conseillera
l'utilisation d'engrais sur les sols marginaux, normalement
cultivés en mil, et dans les zones souvent inondées,
car il est possible que le sorgho soit détruit.
La fumure organique
On utilisera la fumure organique dans
les parcelles où il n'y a pas d'engorgement ni d'inondation.
Hors des bas-fond, le sorgho répond bien à la
fumure organique, surtout les variétés améliorées.
La dose optimales est de 5 tonnes/ha tous les deux ans.
- IRAT 204 : variété très
précoces ( 85 à 90 jours), productive ; exige
des sols fertiles, répond bien à l'engrais et
au fumur ; feuillage très appété par
les animaux ; grain bien clair, sans tâche ; très
sensible à l'engorgement. Cette variété
est présentée dans la fiche APV9.
-IRAT 202 : Variété semi-précoce ( 100
jours), productives, repond bien à l'engrais ; grain
blanc sans tache un peu farineux ; exige des sols un peu argileux
mais craint l'excès d'eau.
- SPV 35 : variété précoce ( 90 jours),
productive ; paille courte mais très feuillue, bon
fourrage ; grain taché de rouge.
Les semences de ces variétés peuvent être
obtenues au service semencier du CRPA ou à l'INERA.
D'autres variétés sont en cours d'expérimentation
par la recherche.
LES INTERETS DE LA CULTURE
Les plantes résistantes aux
excès d'eau
Dans les zones où il y a excès
d'eau temporaires, les paysans cultivent de plus en plus le
mil, car c'est une culture précoce. En année
pluvieuse, les résultats sont catastrophiques et le
mil reste jaune. On conseillera dans ces situations la culture
du sorgho. Les agriculteurs peuvent associer plusieurs variétés
de sorgho plus ou moins tolérantes à l'excès
d'eau et plus ou moins précoces.
LES LIMITES DE LA CULTURE
Une culture hors des bas-fonds
Le sorgho au yatenga a de faibles chances
de se développer hors des bas-fonds. Certaines variétés
sélectionnées à paille courte peuvent
donner de bons résultats hors des bas-fonds, sur des
sols profonds et fertiles. Mais même dans ces conditions
favorables, le mil reste une culture moins risquée
et plus résistante à la sécheresse.
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