CHAPITRE I : INTRODUCTION A L'HORTICULCULTURE
L'horticulture est l'art de cultiver des fleurs ( floriculture),
des fruits ( arboriculture), des légumes ( cultures potagères)
et parfois des plantes médicinales dans les bas-fonds ou dans
les marais. Au Bénin comme ailleurs, elle est pratiquée avec
succès et joue un rôle très important dans l'existence de
la vie humaine. Dans le programme ci-après, on donnera surtout
attention à la culture des légumes étant entendu que leur
commercialisation ne pose pas d'énormes problèmes dans notre
pays.
La culture légumière nécessite un plan de mise en place, des
matériels et des méthodes culturales spécifiques. Celle-ci
demande un travail surtout et une bonne organisation dans
les tâches quotidiennes.
I- GENERALITES
L'horticulture dérive de 2 mots latins à savoir :
Hortus : jardin (fleur, fruits, légumes)
Cultura : culture
L'horticulture est donc la culture des plantes que l'on retrouve
dans les jardins ( fleurs, fruits, légumes) et parfois les
plantes médicinales. Elle est la branche de l'agriculture
spécialisée dans la culture des fleurs, fruits, légumes.
En fonction de la plante qui domine dans un jardin on distingue
:
- les jardins d'agrément ( plantes ornementales)
- les vergers (fruits)
- les jardins potagers ( légumes)
II- SAISONS ET ZONES DE PRODUCTION LES PLUS FAVORABLES
1- Saisons
La saison sèche est la période la plus favorable à condition
de la régularité de l'arrosage bien fait.
D'une façon générale, les cultures faites pendant la saison
des pluies donnent de médiocres rendements du moment où les
plantes sont exposées à fortes précipitations, de coups de
vents violent, à une température faible et à un fort parasitisme.
2- Zones de productions
La zone de culture maraîchère doit être à proximité d'un
point d'eau permanent et doit être assez accessible en toute
saison. Les zones idéales sont celles situées à proximité
des bas-fonds et marais.
III- VALEUR NUTRITIVE DES LEGUMES
En général, les légumes sont nutritifs et apportent une saveur
particulière aux plats consommés. Ainsi hommes, femmes et
enfants ont besoin d'une alimentation équilibrée pour garder
une bonne santé et pour être en état de travailler et de croître.
Une bonne alimentation fournit au corps des substances suivantes
:
- Les hydrates de carbone : substances qui donne l'énergie.
On les troue dans les légumes tubercules
- Protéines : matériaux dont notre corps est composé, nécessaire
à la croissance et au développement du corps, très important
pour enfants et pour femmes enceintes et allaitantes. Sources
: légumes graine, légumes feuilles,
- Calcium : minéral dont les os et les dents sont construits.
Sources : légumes feuilles, légumes graines.
- Fer : minéral nécessaire pour faire du sang ; source : légumes
feuilles légumes graines.
- Vitamines A : protège la peau =, joue un rôle important
dans la vision. Source : légumes feuilles, légumes fruits(
poivron), légumes racine (carotte).
- Vitamine B : nécessaire pour le fonctionnement du système
nerveux, déficit en B donne de béribéri.
- Vitamine C : un déficit cause le scorbut qui se manifeste
par des hémorragies de la bouche. Source : légumes feuilles,
légumes fruits, tubercules.
Nous voyons que les légumes peuvent contribuer considérablement
à la nutrition. Si on cultive dans le jardin, ils enrichissent
les nourritures avec plusieurs nutriments ; surtout leur apport
de vitamines et de minéraux et très important comme les autres
aliments sont souvent pauvres en ces nutriments. En plus les
légumes rendent la nourriture de base plus appétissante et
il améliorent la digestion.
IV- COMPOSITION DE QUELQUES LEGUMES
NB : Les chiffres en question ont été calculés pour
100 grammes de parties comestibles.
Legumes |
Calcuim en mg
|
Phosphore en mg
|
Fer en
mg
|
Vitamine
B1
|
Vitamine
A
|
Vitamine
B2
|
Vitamine
C
|
Amarante |
410 |
103 |
8,9 |
8,9 |
5,716 |
0,42 |
64 |
Gombo |
84 |
90 |
1,2 |
1,2 |
185 |
0,08 |
47 |
Corètes |
360 |
122 |
7,2 |
7,2 |
6,420 |
0,53 |
83 |
Piment |
53 |
101 |
2,9 |
2,9 |
7,140 |
0,20 |
121 |
Carotte |
61 |
46 |
1,7 |
1,7 |
0,02 |
0,27 |
43 |
CONCLUSION
L'horticulture en générale et la production des légumes
en particulier offrent d'intéressantes possibilités dans les
domaines nutritionnels, sociaux et économique à tout exploitant
horticole.
CHAPITRE II : OUTILLAGE MARAICHER
Les outils utilisés dans le jardinage sont très nombreux
et diversifiés. Quelques-uns sont pratiquement indispensables.
Ils constituent l'outillage de base. D'autres n'interviennent
que dans l'exécution de travaux spéciaux se rapportant seulement
à certaines natures de végétaux, à certaines formes d'exploitation.
D'après leurs destination, les outils maraîchères peuvent
être rangés dans les catégories suivantes : Outils de culture
proprement dits , outils d'arrosage, outils complémentaires.
A- Outils pour le travail du sol
Ce sont les outils les plus courants et ils servent essentiellement
dans le débroussaillage, le défoncement, et la préparation
des planches.
1- Pioche
Outil essentiel de défoncement dont le poids détermine la
puissance de pénétration.
2- Houe
Il existe sur plusieurs types, celle qui est opérationnelle
est la " daba ". Elle sert à effectuer un labour profond lors
de la confection des planches. NB : la houe moyenne quant
à elle sert à nettoyer et à sarcler.
3- La machette
Indispensable dans les travaux de débroussaillage de coups
d'herbes et de perches.
B- Outils de façonnage superficiel
La préparation et l'entretien des terres de jardin comprennent
un grand nombre de façons complémentaire, leurs exécutions
exigent un outillage approprié dont les éléments essentiels
sont : le râteau, la binette.
1- Le râteau
Est destinée à briser les mottes laissées par le labour pour
la préparation fine du sol avant les semis pour niveler la
surface des planches et recouvrir les semis d'une fine couche
de terre. Ils sont aussi aux travaux de ramassage des mauvaises
herbes coupées, des débris végétaux.
2- la binette
Sert de façon générale au travail superficiel des sols en
culture pour briser et améliorer la couche superficielle en
temps sec pour couper les mauvaises herbes envahissantes.
C- Outils de culture proprement dits
1- Plantoir
Utilisé dans les opérations de transplantation de jeunes plantes.
2- Cordeau
Sert à marquer les alignements.
D- Outils d'arrosage
Il est constitué essentiellement pour les arrosoirs quand
le jardin a des dimensions modestes ou quand la pression en
quantité d'eau est insuffisante. Ces arrosoirs doivent être
à pomme mobile , pour les arrosages en pluie quand la pomme
est montée, et sans la pomme pour arrosages abondants et rapides
au pied des plants ou quand on veut éviter l'humidification
du feuillage, des fruits ( arrosage à sec).
E- Outils complémentaires
- Une poudreuse à main ou un pulvérisateur de 10 litres
ou un petit pulvérisateur pour traiter les cultures contre
les divers parasites et maladies. Ce matériel de traitement
est absolument indispensable pour obtenir de bon rendement
et des légumes de qualité commercialisables. - Un mètre pliant
: pour prendre toutes les mesures utiles
- Des fourches à fumier à 4 dents, permettant les manipulations
nombreuses des fumures et compost.
- Des sécateurs de bonne qualité : pour les opérations de
pincement ou de taille, d'habillage des racines et des feuilles
- Plusieurs brouettes, idéales pour les transport sur de petites
distances.
F- Entretien du matériel
Le bon jardinier prend soin de ses outils : les nettoie après
le travail, il aiguise quand il est nécessaire et il les garde
dans un abri sec. Il empêche la rouille des outils qu'il n'utilise
pas pendant un certain temps en passant un chiffon imbibé
d'huile de vidange.
CHAPITRE III : IMPLANTATION ET ETABLISSEMENT D'UN JARDIN
MARAICHER
A- Implantation d'un jardin maraîcher
1- Choix du terrain
Le maraîchage se pratique de façon permanente sur le même
terrain ; le choix engage les possibilités de développement
de l'exploitation et les conditions de travail maraîcher pour
une longue période : c'est donc un facteur de réussite. Un
choix judicieux de l'emplacement pour le jardin facilite beaucoup
le travail.
Pour faire le choix il faut tenir compte des critères suivants
:
a- Sa situation
b- Ses disponibilités en eau
c- La texture d sol ( qualité du sol )
a- Sa situation
C'est la condition déterminante du choix, car le futur jardin
doit être impérativement à proximité d'un point d'eau permanent
et être assez proximité d'un point d'eau permanent et être
assez près des points de ventes possible, pour que le prix
du transport ne vienne pas " manger " tous les bénéfices.
b- Disponibilités en eau
La pleine satisfaction en eau des légumes est d'une extrême
importance.
En qualité : c'est très important en raison de la résistance
assez faible des légumes aux sels contenus dans les eaux d'irrigation
ou d'arrosage. L'utilisation d'eau de faible salinité est
à rechercher. L'eau de pluies est toujours à préférer. L'eau
des puits est meilleure si elle a été exposée quelque temps
avant d'être utilisée. L'eau de rivière est très bonne, mais
non l'eau stagnante des marigots
En quantité: Les quantités d'eau nécessaire sont très variables
en fonction des légumes cultivés de la zone climatique et
de la saison de culture. 1 mm de pluie = 1 litre/ m2
NB : Les 3 jours qui suivent le repiquage,
on arrosera avec une quantité comme dans la pépinière.
|
|
Equivalence Pluviométrique |
Planche de 10 m2 |
SUD |
Pépinière
Pleine végétation |
4 mm
7 mm |
3 arrosoirs
7 arrosoirs |
NORD |
Pépinière
Pleine végétation |
8 mm
10 mm |
8 arrosoirs
10 arrosoirs |
c- La texture du sol
Un sol qui n'est pas trop caillouteux, ni trop sablonneux,
ni trop argileux est le meilleur, chercher de préférence une
terre de couleur noirâtre et riche en matières organiques.
Ainsi pour améliorer un sol trop argileux, on ajoute du sable
pour le rendre plus léger et plus perméable. Dans le cas d'un
sol trop argileux on ajoute une grande quantité de matière
organique pour augmenter sa fertilité et sa capacité de retenir.
Expérience : comment reconnaît -on qu'une terre est
dotée d'une bonne texture ?
Prendre une poignée de terre dans la main, ajouter un peu
d'eau pour mouiller et fermer fortement le poing. Si la terre
n'adhère pas, elle est trop sablonneuse ; si elle devient
compacte et si elle ne se casse pas en morceau quand on la
laisse tomber, la terre est trop argileuse. Cependant si la
boule se brise en morceau lorsqu'on la laisse tomber, le sol
a une texture convenable.
2- Piquetage du jardin
Avant de débuter ce travail, il faut que le terrain soit défriché
et bien nettoyé. Pour exécuter le piquetage, on a besoin de
quelques cordeaux, d'un double décimètre et d'une série de
piquets pointus d'environ 50 cm de hauteur. Le nombre de piquets
varie selon les dimensions du jardin. Le périmètre du jardin
est déterminées dans votre plan. Les angles peuvent être calculés
suivant le théorème de Pythagore. Avec le cordeau faire un
triangle dont les côtés mesurent 3 m et 4 m et l'hypoténuse
5 m (système de 3, 4, 5).
L'angle qui se trouve entre AB et BC est un angle droit. Si
la distance entre le point A et le point C n'est pas droit,
veiller à ce que tous les côtés du cordeau soient tendus.
Sinon on risque de faire des erreurs.
Pour tracer des lignes droites, il suffit d'aligner correctement
une série de piquets avec la même distance entre chacun d'eux.
Aligner à l'œil ou bien avec le cordeau.
B- Les dimensions et le plan d'un jardin
1- Dimensions
L'étendue du jardin est déterminée par plusieurs conditions
physiques : la disponibilité de l'eau et du terrain, la main
d'œuvre. Si l'eau ne fait pas défaut, les dimensions dépendront
surtout de l'intérêt et du zèle du responsable. Toute fois,
un petit jardin bien soigné vaut mieux qu'un grand jardin
mal entretenu.
2- Plan d'un jardin
Il n'y a pas règle fixe en ce qui concerne la forme du jardin,
mais en partie , elle sera conditionnée par l'aspect général
du terrain.
D'habitude les chemins du jardin auront 1,50 m de largeur,
les planches 1,20 m et les allées 60 cm de largeur. La longueur
d'une planche n'est pas fixée, mais 6 à 10 mètres suffisent
largement.
3- Préparation du terrain
Un fois délimitée, la parcelle à mettre immédiatement en valeur
sera totalement débroussaillée. Les plantes herbacées seront
coupées. On les entassera au bord du terrain. Elles serviront
à fabriquer du compost ou du pillage. Tous les arbres et les
arbustes seront abattus, sauf quelques rares arbres fruitiers
qui pourraient s'y trouver. Le bois pouvant servir à la fabrication
de la clôture et des support d'ombrières sera gardé en réserve.
Certes, ce travail de préparation est pénible, mais il doit
obligatoirement être fait avant la mise en culture du jardin
si on veut obtenir une production correcte de légumes.
4- La clôture
Il est presque toujours nécessaire de clôturer le jardin,
pour le protéger des animaux vagabonds : poules, cabris, moutons
etc.
Elle peut être constituée par :
- des haies mortes : c'est ce mode de clôture qui couramment
utilisé dans les pays secs. Elle est constituée de branches
d'épineux ou de paille tressée.
- Des haies vives : constituées de semis ou de boutures très
serrées de plantes épineuses ou non
- Par rapport aux clôtures mortes, les clôtures vivantes ont
l'avantage de durer longtemps, de ne pas être attaquées par
les termites, de se reproduire et de fournir parfois des feuilles
et des fruits comestibles. Il est conseillé de faire ces clôture
avec des feuilles de palmier et des tuteurs vivants.
- Newbouldia : déssrééguêtin utilisé dans les cérémonies
- moringa oléïféna : yovokpatin dont les feuilles sont comestibles
et servent à la fabrication d'un médicament contre le paludisme.
- Prunier mombïn = Aklikontin - Bouture de vernonia.
C- Etablissement du jardin
1- Labour de défoncement
Après le labour de défoncement, on confectionne les planches
du jardin qui, en principe restent toujours au même endroit.
Pour cela on laboure la terre, à l'aide de la houe " daba
", on casse les mottes afin de bien ameublir le sol, ce qui
permet en même temps de sortir de racines, de cailloux, de
mauvaises herbes à souches etc. Un ratissage de la couche
superficielle terminera la préparation de ces planches.
NB : Si on a, à ces moments là, du fumier ou du compost,
on profite de ces travaux de préparation pour enfouir la fumure
de fond.
2- Etablissement de la pépinière
Le but de la pépinière est de favoriser la germination des
graines, puis la croissance des jeunes plantes jusqu'au moment
de leur mise en place définitive. L'installation d'une pépinière
est donc indispensable dans un jardin maraîcher. Afin que
la production des légumes puisse démarrer le plus vit possible,
cette pépinière doit être faite en priorité. Il est donc recommandé
de lui réserver les premières planches préparées.
NB : pour une surface de 200 m2 de planches en culture,
il faut prévoir environ 12 m2 de pépinière.
3- Ombrage
Contrairement à ce que l'on croit les légumes ont besoin d'un
maximum d'ensoleillement. L'ombrage a un effet négatif sur
les cultures légumières.
- il augmente les risques d'attaques de champignons
- il réduit l'assimilation donc des rendements
L'ombrage est utile dans les cas suivants :
- protection des légumes contre le soleil ou contre les fortes
pluies
- protection des légumes depuis jusqu'à la germination 2 à
7 jours.
- Protection des semis 10 à 25 jours pour les oignons.
- Protection des plantules pendant 3 jours après le repiquage,
(laitue, chou).
4- Repiquage
Il consiste à mettre à leur place définitive les jeunes plantes
issues du semis de certaines espèces légumières, semis effectué
dans un endroit prévu à cet effet et appelé pépinière.
Tableau des modes de semis des principaux légumes cultivés.
SEMIS EN PEPINIERE |
SEMIS DIRECTEMENT
EN PLACE |
Aubergine
Choux
Oignon
Piment
Poireau
Poivron
Laitue
Solanum
Célosie
Tomate
Amarante
Crain-crain |
Betterave
Carotte
Concombre
Haricot vert
Melon
Oignon
Persil
Radis
Gombo
|
5- Les soins d'entretien
a- Fumure : On incorpore par m2,5 à 10 kg de fumure
bien décomposée. La jeune plante n'a pas de gros besoin en
matière minérale. Si le sol est bien suffisamment riche en
humus, on ne fera point d'apport de fumure organique.
b- Arrosage : confère cours précédent
c- Désherbage : il faut éliminer systématiquement toutes
les plantes adventices. En principe, sur un sol bien labouré
il y a très peu de mauvaises herbes qui poussent.
d- Binage : un binage régulier élimine la présence
des flaques d'eau sur les planches et évite la rétention d'eau.
6- Traitement phytosanitaire :
Les attaques des parasites en pépinière provoquent la mort
des plantules, pour les combattre, il faut des traitements
à base de pesticides.
CHAPITRE IV : LES PRATIQUES CULTURALES
EN CULTURE MARAICHERE
Introduction
L'art horticole exige des techniques culturales spécifiques
et précises pour sa mise en œuvre correcte. Le présent chapitre
mettra alors en relief toutes ces différentes techniques.
I- Le labour
1- En pépinière
Avant chaque semis, il est nécessaire de labourer.
2- En place
3- Avant chaque nouvelle culture, il est également nécessaire
de labourer les planches avec enfouissement d'une fumure de
fond organiques ( sauf si la nature des légumes à mettre en
place l'interdit) complété par un apport de fumure minérale.
4- Du soin apporté au labour, dépendra en grande partie le
succès de la culture. C'est la raison pour laquelle il est
fortement conseillé de la pratiquer à l'aide de la houe "
daba ".
II- L'éclaircissage
1- En pépinière
L'éclaircissage est indispensable après un semis trop serré.
Il consiste à arracher les jeunes plants en excès pour assurer
à ceux que l'on conserve plus d'espace pour se développer.
Pour ce fait , on arrose copieusement le semis, on le laisse
se recuire puis on arrache avec soin les plants superflus,
tout en conservant un intervalle régulier entre chacun de
ceux que l'on laisse. L'éclaircissage peut si besoin est,
se répéter plusieurs fois. A premier, on conserve 4 à 5 cm
en tous sens, entre chaque plant, en éliminant de préférence
les moins bien formés. Un bon plant doit être court et trapu
; un plant trop allongé est à rejeter. L'éclaircissage doit
être suivi aussitôt terminé d'un arrosage copieux.
2- En place
L'opération de l'éclaircissage, trop souvent négligé par les
maraîchers s'applique aux espèces légumières semées directement
en place, légumes racines en particulier.
III- La mise en place
1- Définition
C'est la transformation dans les planches où ils prennent
leur place définitive, des légumes semés en pépinière. Cette
opération demande le maximum de soins, car elle conditionne
en grande partie le développement du plant. Cette mise en
place comporte plusieurs actions.
2- Le choix des plants
Dans la pépinière, on choisit les plants les plus vigoureux,
en éliminant les plants étiolés, coudés, malades ou attaqués
; on rejette également les plants dont le bourgeon terminal
se trouve endommagé ; surtout chez les choux.
3- L'enlèvement des plants de la pépinière
On arrache les plants en pépinière après un arrosage abondant
du sol.
4- L'habillage des plants
L'habillage consiste à couper l'extrémité des racines lorsqu'on
transplante. Il a pour but non seulement de débarrasser la
plante des racines endommagées, inutiles pour la reprise,
mais surtout de favoriser le développement superficiel du
système radiculaire, les racines ainsi raccourcies ont un
meilleur contact avec le sol. On profite également de l'habillage
pour couper l'extrémité des feuilles afin de diminuer l'évaporation
et de favoriser la reprise du plant. L'habillage se fait au
moyen d'un couteau ou d'un sécateur.
5- Le repiquage des plants
Pour avoir le maximum de réussite dans l'exécution du repiquage,
certaines règles importantes sont à respecter :
- Lorsque la journée est chaude, le repiquage doit se faire
le soir de préférence afin d'assurer aux plants plus de fraîcheur
dès le début de la reprise.
- D'abord bien arroser la planche. - Puis ouvrir un trou à
l'aide d'un plantoir.
- Enfoncer le plant jusqu'au niveau du collet
- Refermer le trou en tassant bien la terre autour des racines
du plant
- Et de nouveau, arroser abondamment.
- Une semaine après la mise en place, on remplace les plants
qui n'ont pas repris.
IV - Les travaux d'entretien du sol
1- Le binage
Biner, c'est écroûter la surface du sol. Le binage est une
façon culturale importante qui permet de limiter considérablement
les pertes en eau du sol par évaporation, d'ameublir très
superficiellement la surface et de détruire les mauvaises
herbes. L'opération s'effectue à l'aide d'une binette ou à
défaut avec un morceau de bois.
2- Le sarclage
Le sarclage est l'opération visant à la destruction des mauvaises
herbes ou plantes adventices.
3- Le buttage
Il consiste à ramener aux pieds des plantes de la terre des
surfaces avoisinantes, ( se pratique dans le cas des légumes
racines).
4- Le paillage
Il consiste à reprendre sur les planches ou au collet des
plants 10 à 15 cm d'épaisseur de paille, de fumier, de feuilles,
d'herbe ou de fanes de niébé. Il a pour but de protéger les
plants contre la sécheresse en réduisant l'évaporation du
sol, maintenir la terre fraîche.
V- Les travaux d'entretien des plantes
1- Le tuteurage
Il consiste à placer un support à côté de la plante pour éviter
que celle-ci traîne sur le sol, ce qui entraînerait des attaques
importantes des feuilles et des fruits par les insectes et
les champignons. Certaines plantes, grâce à leurs vrilles
peuvent s'accrocher d'elles-mêmes aux tuteurs ( haricot) :
d'autres au contraire doivent être attachées ( tomates, melon).
Dans ce cas, il faut utiliser des liens souples et larges
(raphia) pour ne pas blesser la plante ; les disposer en forme
de 8.
2- L'arrosage
Nous l'avons déjà vu que l'eau est un élément de première
nécessité dans un jardin et par conséquent l'arrosage est
un impératif surtout en saison sèche.
Quand arroser ? Il ne faut arroser que le matin de bonne heure
ou le soir de façon que l'eau pénètre dans le sol avant d'être
immédiatement évaporée.
NB : pour la suite, se référer au cours précédent sur
l'arrosage.
VI - Assolement et rotation en culture maraîchère
L'assolement consiste à revenir sur une même terre d'après
un certain ordre appelé rotation. Les plantes n'ont pas le
même genre de végétation ni surtout les mêmes besoins et il
en résulte qu'une plante cultivée sur le même sol prélève
toujours les mêmes éléments qui lui sont nécessaires. Cela
aboutit à une utilisation déséquilibrée et incomplète des
éléments nutritifs du sol, se traduisant par une diminution
des rendements. Un bon assolement peut aider à éviter l'épuisement
du sol et l'infestation, des maladies des plants.
Exemple :
1er semis : légumes à feuilles : fotètè, gboma
2ème semis : à racine : radis, carotte
3ème semis : à fruits : pastèque, melon tomate.
VII - La culture associée
L'association des cultures consiste à planter sur la même
planche plusieurs plantes de familles différentes. Elle a
pour but de contrôler les attaques dans le jardin.
- Modèles d'association
Légumes principaux |
Légumes compagnons |
Haricot vert
Betterave
Carotte
Gombo |
pomme de terre, choux
Oignon
Tomate, haricot, chou, laitue
Carotte |
VIII- Les semis
- Semis en ligne : pour les petites graines que ce soit
en pépinière ou en place
- Semis en poquet : pour les grosses graine ( haricot, betterave)
- Semis à la volée : ce mode de semis permet de bien éparpiller
les graines sur les planches.
- Semis en quinconce : les différentes sortes de graines qu'on
peut semer en quiconce sont : gboma, choux.
TABLEAU DE DENSITE DE QUELQUES LEGUMES
LEGUMES |
PEPINIERE |
SEMIS DIRECT |
ECARTEMENT |
CYCLE VEGETATIF |
|
|
|
Sur ligne |
Entre ligne |
Laitue |
21 jours |
- |
20-20 |
1 à 2 mois |
Solanum (gboma) |
21 jours |
- |
40-40 |
3 mois |
Amarante
(fotètè) |
21 jours |
- |
10-10 |
1 mois |
Carotte |
- |
Semis direct |
10-10 |
3 mois |
Concombre |
- |
Semis direct |
1 mètre |
3 mois |
Aubergine |
1 mois |
- |
50 |
6 mois |
Melon |
- |
Semis direct |
1 mètre |
3 mois |
Pastèque |
- |
Semis direct |
1 mètre |
3 mois |
Corète (crain-crain) |
21 jours |
- |
10 |
1 mois |
Poivron |
1 mois |
- |
40-30 |
3 mois |
Chou |
1 mois |
- |
50 |
3 à 4mois |
Haricot vert |
- |
Semis direct |
50-60 |
3 mois |
Betterave |
- |
Semis direct |
20-10 |
1 mois |
Tomate |
1 mois1/2 |
- |
40-60 |
3 mois |
Vernonia |
- |
Semis direct |
20-15 |
Pousse en saison sèche et
spontanément |
Gombo |
- |
Semis direct (03 graines
par Poquet) |
40-60 |
3 mois 21 jours |
Radis |
- |
Semis direct |
20-10 |
1 mois |
Piment |
1 mois1/2 |
- |
40 |
3 mois |
Conclusion
La réussite de l'art horticole est lié intimement à la maîtrise
parfaite des différentes techniques culturales mises en exergue
dans le chapitre présent.
|